EXCELLENCE SCIENTIFIQUE

Tarek Raïssi, un chercheur parmi les 2 % les plus influents au monde

Portrait Tarek Raissi

9 décembre 2025

Tarek Raïssi, professeur au Cnam et spécialiste en automatique de la commande et de la surveillance des systèmes complexes , apparaît dans la dernière mise à jour de la base Stanford–Elsevier, qui analyse l’impact global de millions de chercheurs à travers leurs citations scientifiques.

Être classé parmi les 2 % de scientifiques les plus influents dans son domaine au niveau mondial n’est pas un simple indicateur bibliométrique. C’est la reconnaissance, par la communauté internationale, d’une œuvre scientifique qui compte. Pour le Dr Raissi, cette distinction n’est pas qu’individuelle:

« Cette reconnaissance, je la dois à mes collègues et à mes doctorants. Le mérite se partage. Un cadre de travail propice, ça se construit ensemble. »

Une vocation forgée par la passion et la transmission

Enfant, il rêvait d’être professeur de physique. C’est finalement en école d’ingénieur qu’il découvre l’automatique, grâce à des enseignants marquants qui lui révèlent la beauté de cette discipline où se rencontrent mathématiques appliquées, physique, informatique et ingénierie. Cette passion ne le quittera plus.

Après une thèse soutenue en 2004 à l’UPEC, couronnée par le prix de la meilleure thèse 2003–2005 du GDR MACS, il rejoint l’Université de Bordeaux comme maître de conférences. Il y traverse une période scientifiquement très fertile.

En 2011, une rencontre change son parcours : le professeur Henri Bourlès, figure majeure de l’automatique et chercheur inspirant. Après un premier échange, puis une rencontre, l’évidence s’impose. Tarek Raïssi demande sa mutation à Paris, et rejoint le Cnam. Il sera rapidement séduit par l’esprit du Conservatoire, son humanité et son ambition scientifique. Trois ans plus tard, il est promu professeur des universités.

Automatique, modélisation et commande robuste : au cœur des systèmes complexes

Les travaux de Tarek Raïssi portent sur la modélisation et le contrôle des systèmes complexes, autrement dit sur la manière de commander des dispositifs qui doivent fonctionner avec une fiabilité totale : drones, avions, véhicules autonomes, robots industriels.

La difficulté est immense : les modèles restent imparfaits, les capteurs peuvent tomber en panne ou transmettre des données erronées, les systèmes doivent continuer à fonctionner dans l’incertitude, avec robustesse et précision.

« Pour commander un système en sécurité, on n’a pas le droit à l’erreur. Il faut tenir compte des imprécisions, détecter les défaillances, proposer des algorithmes robustes. »

Il contribue notamment au développement de capteurs logiciels, capables de pallier une défaillance physique due par exemple à un capteur ou à un actionneur. Cette redondance algorithmique améliore considérablement la sûreté et la résilience des systèmes autonomes.

Capteurs logiciels, détection de fautes et systèmes critiques : des applications de l’aéronautique à la robotique

Ses recherches trouvent des applications dans l’aéronautique, la robotique mobile, les drones, les véhicules intelligents et l’automobile. 

Dans tous ces domaines, la sûreté de fonctionnement est un enjeu vital. Les contributions de Tarek Raïssi permettent de renforcer la fiabilité, la stabilité et la robustesse de systèmes qui, de plus en plus autonomes, doivent pouvoir continuer à fonctionner même en situation dégradée.

Collaborations internationales et encadrement doctoral : un leadership scientifique reconnu

Son parcours est jalonné de collaborations internationales en Allemagne, en Chine, en Espagne, au Mexique et en Tunisie, ainsi qu’avec des chercheurs d’envergure comme Ali Zolghadri, membre senior de l’Institut universitaire de France et Denis Efimov, directeur de recherche à l’Inria. Il cite volontiers les collègues qui l’accompagnent aujourd’hui dans ses avancées scientifiques, parmi lesquels Thach Dinh, Andreas Rauh et Zhenhua Wang.

« On apprend énormément en regardant ce que font les autres, en échangeant en conférences, en collaborant. C’est ce qui nourrit la recherche. »

Encadrant de nombreuses thèses au laboratoire CEDRIC, il contribue activement à la formation de la prochaine génération de chercheurs, dans un contexte où les besoins industriels sont immenses et où les financements doctoraux (notamment CIFRE) rendent la recherche particulièrement attractive.

Le Cnam et le laboratoire CEDRIC : un pilier scientifique pour l’industrie et la réindustrialisation

La distinction obtenue par Tarek Raïssi met également en lumière l’élan scientifique du Cnam. Le laboratoire CEDRIC attire depuis plusieurs années des profils de très haut niveau et bénéficie d’équipements qui permettent un travail de pointe, notamment dans l’automatique, l’intelligence artificielle et l’ingénierie des systèmes autonomes.

L’automatique est aujourd’hui au cœur des enjeux industriels français. Réindustrialisation, souveraineté technologique, sécurité des systèmes, mobilité intelligente : les terrains d’application sont nombreux et déterminants.

Tarek Raïssi le rappelle aux étudiants :
« C’est une discipline profondément porteuse. Il y a énormément à inventer, et de vrais besoins dans l’industrie. »

Une distinction Stanford–Elsevier qui consacre un engagement scientifique durable

Cette place dans les 2 % les plus influents dans son domaine ne vient pas récompenser un coup d’éclat, mais la constance d’un engagement scientifique de long terme, nourri par la passion, l’effort et la volonté de transmettre. Elle révèle aussi le rôle structurant du Cnam dans le paysage français de la recherche.

Le parcours de Tarek Raïssi incarne cette dynamique : celui d’un chercheur qui n’a jamais cessé d’apprendre, d’explorer, de collaborer. Celui d’un établissement qui permet à ses talents de viser haut, ensemble.